Depuis l’identification d’un nouveau coronavirus qui a voyagé d’un bout à l’autre de la planète, l’élaboration d’un vaccin a été lancée. Tous les États et leurs entreprises pharmaceutiques sont en concurrence, annonçant tour à tour qu’ils se dirigent vers un vaccin « prometteur ». Mais la nouvelle course au vaccin ainsi lancée mettra des mois voire des années avant de fournir un vaccin fiable, gratuit et accessible pour tous.

L’idée de faire un vaccin universel soulève plusieurs questions : les pays peuvent-ils s’approprier le vaccin ou s’allier avec la compagnie pour profiter d’une exclusivité dans la distribution? Une fois disponible qui en bénéficiera en premier? Sera-t-il gratuit? Le directeur général de l’OMS déclarait récemment qu’il fallait envisager une mise en commun des outils pour combattre la COVID-19. Rendre le vaccin accessible à tous signifie donc de le distribuer gratuitement.

Si la plupart d’entre nous sont d’accord sur le principe de contrôler et idéalement d’éradiquer la propagation du virus, de nombreux désaccords subsistent sur l’allocation et l’imposition [1] d’un vaccin. Comme l’a annoncé la ministre de la Santé du Canada, le vaccin sera l’un des éléments de la solution, sans être « LA » solution. Mais une fois disponible, aurons-nous le pouvoir de le rendre obligatoire?

La position du Québec face à la vaccination

Le XXe siècle a connu de graves maladies qui ont conduit au développement de vaccins efficaces. En 1960, le vaccin contre la coqueluche n’existait pas. Enfants et malades, tous étaient contraints à l’isolement pour éviter la propagation aux autres membres de la famille. C’est ainsi que la couverture vaccinale et l’accessibilité de la vaccination (la proportion de personnes vaccinées dans une population à un moment donné) ont permis de freiner la transmission de la rougeole, de la diphtérie, du tétanos, de la poliomyélite et de nombreuses autres maladies.

Les programmes de vaccination se sont cumulés au fil des cinquante dernières années et l’immunisation est devenue l’élément d’éradication de maladies qui jusque-là étaient mortelles. Bien que la participation à l’immunisation soit demeurée volontaire au Québec et que la Loi sur la protection de la santé publique n’a jamais imposé la vaccination, il est toutefois requis que les enfants soient vaccinés pour fréquenter certains programmes scolaires.


[1] On s’étonnait déjà du débat sur la vaccination : Claude Lafleur, « Le scientifique en chef en appelle aux chercheurs », Le Devoir 11-12 avril 2015.