Ce billet est la suite d’un texte publié précédemment: Un premier plan d’action gouvernemental

La Politique nationale visant la reconnaissance et le soutien des personnes proches aidantes a été élaborée après la tenue de consultations auprès de personnes proches aidantes, de chercheurs, d’organismes et de groupes représentant les personnes proches aidantes, et de ministères et d’organismes gouvernementaux. Elle s’appuie sur sept principes directeurs, qui soulèvent que les personnes proches aidantes ont un statut unique et une valeur exceptionnelle qui exigent qu’elles soient respectées et supportées:

  • Reconnaître l’apport considérable des personnes proches aidantes et l’importance de les soutenir;
  • Reconnaître que chaque personne proche aidante est une personne à part entière qui doit être traitée avec dignité et sollicitude, et dont il faut favoriser la bientraitance;
  • Favoriser la préservation de leur santé, de leur bien-être, notamment sur le plan de la précarisation financière, et de leur équilibre de vie;
  • Considérer la diversité des réalités des personnes proches aidantes (PPA) et de leurs relations avec les personnes aidées dans la réponse à leurs besoins spécifiques et ce, à toutes les étapes de leur trajectoire de soutien, depuis leur autoreconnaissance jusqu’à leur processus de deuil autant de la personne aidée que de leur rôle auprès de cette dernière;
  • Reconnaître leur expérience et leurs savoirs, et les considérer dans le cadre d’une approche basée sur le partenariat;
  • Respecter leurs volontés et leurs capacités quant à la nature et à l’ampleur de leur engagement;
  • Faciliter et consolider les partenariats entre les ministères, les organismes du gouvernement et les organismes non gouvernementaux tant au niveau national que régional et local en impliquant les personnes proches aidantes pour favoriser des réponses adaptées à leurs besoins spécifiques.

Afin de susciter la mobilisation collective, le Plan d’action prévoit la conclusion d’ententes entre les ministères concernés et les partenaires, de même que des mécanismes de coordination et de suivi périodique des actions réalisées (art. 12). De fait, tous les ministères et organismes gouvernementaux sont responsables de communiquer au ministre les renseignements nécessaires à l’exercice de leurs responsabilités et doivent prendre en compte les principes directeurs et les orientations de la Politique nationale. Il faudra surveiller les ententes qui seront conclues et la portée de celles-ci afin que de véritables changements s’opèrent. Ajoutons que les ministres doivent faire état des impacts directs et significatifs envisagés sur les PPA lors de la présentation des propositions de nature législative ou réglementaire (art. 14).

Enfin, le Plan d’action est élaboré autour de quatre axes comptant chacun trois orientations:

  • Reconnaissance et autoreconnaissance des PPA et mobilisation des acteurs de la société québécoise concernés par la proche aidance;
    • Sensibiliser la société québécoise au rôle et à l’apport indéniable des PPA, à la diversité de leur réalité et à l’importance de les soutenir;
    • Assurer la concertation des actions pour l’ensemble des PPA dans les différentes sphères de leur vie;
    • Favoriser la collaboration avec les PPA dans le développement d’actions visant à les reconnaître et à les soutenir;

Ces mesures sont un premier pas, essentiel, pour que la Politique nationale soit connue et les PPA reconnues.

  • Partage de l’information, promotion des ressources mises à la disposition des PPA et développement de connaissances et de compétences;
  • Identifier les besoins d’information et de formation des PPA et y répondre;
  • Identifier les besoins d’information et de formation des acteurs concernés par les PPA et y répondre;
  • Soutenir la recherche et le transfert de connaissances ayant trait aux PPA;

Il faut reconnaître que certaines mesures peuvent être mises en place en recourant à l’information déjà recueillie par les organismes agissant en proche aidance depuis des décennies.

  • Développement de services de santé et de services sociaux dédiés aux PPA, dans une approche basée sur le partenariat;
  • Évaluer les besoins de services en matière de santé et de services sociaux pour les PPA;
  • Soutenir les PPA par des services de santé et des services sociaux adaptés;
  • Établir un partenariat avec les PPA tout au long du parcours de soins et de services de la dyade aidant(e) — aidée(e);

Ces mesures méritent d’être saluées. Toutefois, il faudra suivre comment elles se traduiront en réponse aux besoins en matière de santé des PPA.

  • Développement d’environnements conciliants qui soutiennent et favorisent le maintien et l’amélioration des conditions de vie des PPA, notamment afin d’éviter leur précarisation financière;
  • Favoriser le maintien de l’équilibre entre le rôle des PPA et les autres sphères de leur vie;
  • Faciliter l’exercice du rôle des PPA;
  • Prévenir la précarisation de la condition financière relative au rôle de PPA.

Bien qu’elle ne soit pas la seule préoccupation, la précarisation financière des PPA en demeure sérieuse et incontournable.

Notre prochain billet étayera les 61 mesures qui se greffent à ces 12 orientations. Nous commenterons certaines d’entre elles; notre objectif étant d’apporter un point de vue critique à l’égard de ce premier Plan d’action gouvernemental.

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